Il est très difficile de parler de la sexualité, vraiment.
M. D. La vie matérielle

L’HOMME ASSIS DANS LE COULOIR retrace la rencontre érotique d’un homme et d’une femme, sur la terrasse d’une maison brûlée de soleil. L’intensité du désir, la douceur extrême, l’abandon à la violence, la présence prégnante du paysage et de la lumière, tout est détaillé comme pour la préparation du film que l’on aurait pu en faire.
Duras ne juge pas la relation, elle la décrit avec précision et la dissèque admirablement. De  L’homme assis dans le couloir, elle dira : “Ce texte je n’aurai jamais pu l’écrire si je ne l’avais pas vécu”.

Marguerite “oubliera” ce texte commencé en 1962, dans une armoire pendant quelques années. Elle le redécouvrit en 1968, le relut, le corrigea et le fit porter anonymement par l’intermédiaire d’un jeune homme anglais, aux éditions de Minuit, le 12 septembre 1969. Nul n’était censé connaître l’identité de l’auteur. Jérôme Lindon se souvient d’avoir lu très vite ce texte et d’avoir eu la certitude qu’il était de Marguerite. Elle se réappropriera littéralement le texte et le transformera partiellement avant de le publier sous son nom aux Editions de Minuit en 1980.
Laure Adler – Marguerite Duras – Gallimard

…faire ce vide pour laisser venir l’imprévisible, l’évidence. Abandonner puis reprendre, revenir en arrière, être inconsolable autant d’avoir laissé que d’avoir abandonné. Déblayer de soi.
M.D.

Violaine Vérité est seule en scène, le texte est matériellement présent, su et donné au public dans une relation de très grande proximité. L’objectif est de rendre l’écriture de Marguerite Duras à son évidence sensible, de dissoudre l’intimidation qui procède d’une certaine intellectualisation périphérique. Pas d’effet de mise en scène, tout repose sur la nudité de la voix et de la présence physique confiante.

Interprète – Violaine Vérité
Mise en scène – Bernard Colin