Retisser le fil des histoires décousues par le temps et l’exil

Il s’agit du prologue du livre de Carole Martinez, LE CŒUR COUSU. Le prologue dans son intégralité. Un texte court, dense comme de la pierre. Une légende inventée, donc vraie. L’actrice seule, de la même solitude que Soledad.
La responsabilité de soi. La bataille légendaire de la renaissance. La dernière mue de la cigale. L’histoire d’une résilience.

Soledad, dernière fille de la couturière magicienne Frasquita Carasco, annonce la couleur d’entrée : elle arrête d’hériter des sortilèges de la séduction, des devoirs conjugaux et des ruines intérieures, imposées depuis si longtemps. Fini la division d’avec soi-même. A la différence de ses sœurs, elle ne prolongera pas la tradition. Elle la reconstruira et se reconstruira en même temps. Fil après fil, elle retissera le lien avec soi-même.
Née d’une lignée où chaque enfant reçoit un don en héritage, elle, ce sera l’écriture.
Et la solitude.
Elle racontera

 


Distribution
Interprétation – Violaine Vérité,
Mise en scène – Bernard Colin, Catherine Beziex
Musique – Frédéric Vérité
Costumes – Pascaline Duron
Sculpture – Emmanuel Cometto
Lumières – Bernard Colin
Peinture – Shoshana
Photos – Jean-Luc Fauquier

Au sol, une bâche peinte, ocre, de désert en trace.
Une sculpture qui pourrait être celle de la mère : aride, faite de bois flotté et de bois de garrigue, de bric et de broc, de textiles, figurant le corps d’une femme. La statue puissante d’une mère totémique, une momie aimée et crainte.
Et puis la narratrice, ses chiffons, ses peaux, ses dentelles, c’est une tenue de combat.

Ce qui nous a retenu, c’est cette âpreté intime dans laquelle se débat Soledad. La lumière qu’elle dégage. La puissance qu’elle nous transmet.
Et cette façon de Carole Martinez d’écrire comme si la légende naissait sous ses doigts, à partir d’un héritage dont il ne reste que des traces, et qu’elle reconstruit, mot à mot. Pas tout à fait fantasmé, plutôt comme à l’écoute de ce qui serait passé jusqu’à elle, par en dessous. D’être à être, au delà des faits et des mots entendus.

L’auteure  Carole Martinez
Après avoir été successivement serveuse, ouvreuse, vendeuse de beignets, photographe sur les plages, comédienne, metteur en scène, assistante réalisatrice, pigiste et sémiologue, Carole Martinez est aujourd’hui écrivain et professeur de français.
En 2005, s’inspirant des histoires que sa grand-mère lui racontait, elle écrit son premier roman, Le cœur cousu, au succès immédiat : prix Renaudot des lycéens (2007), prix Ouest-France Étonnants Voyageurs (2007), prix Ulysse de la première œuvre.
En 2011, Du domaine des murmures est remarqué par le jury du Goncourt. Elle obtient le Goncourt des Lycéens.
En 2015, La terre qui penche, Paris, éditions Gallimard, coll. « Blanche »
Auparavant, elle a publié un roman pour la jeunesse chez Rageot, Le cri du livre. Il sera publié à nouveau sous le titre L’œil du témoin en 2011.

 

Dossier de presse

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